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Un brin d’histoire

HISTOIRE DU MONASTERE – SÉMINAIRE DE LUXEUIL À TRAVERS LES ÂGES

  • Des débuts mouvementés

    Du monastère fondé par Colomban, il ne reste rien. C’était un ensemble limité par une palissade de bois, entourant les huttes des moines. Le monastère commença son rayonnement sous la direction des 3 premiers abbés : Colomban, Eustaise et Valbert.

    Les invasions des Sarrasins en 731 ruinent le monastère. L’œuvre de reconstruction est achevée par Anségise (25è abbé) qui avait été auparavant intendant des bâtiments de Charlemagne. Puis ce sont les Normands au IXè s qui pillent et massacrent les religieux.

    Vers le milieu du XIès qu’une nouvelle église de style roman est édifiée puis remplacée au XIIIè s par une abbatiale de style gothique. Au XVè, le cloître fut adossé à l’église de même que le palais abbatial.

  • L’ère des grandes constructions

    Le concile de Trente fut à l’origine d’un renouveau religieux. Dès 1634, Don Jérôme Coquelin jugea qu’il était nécessaire de bâtir sur l’emplacement de l’ancienne abbaye.

    On commença donc en 1635 par le « grand quartier » : au rez de chaussée des remises, le garde-manger, une salle à manger pour les domestiques, à l’étage le réfectoire, cuisine et chambres d’hôtes, sur les 2 étages supérieurs les dortoirs. Côté basilique, 2 chauffoirs, celui des moines et des novices. Puis ce fut l’aile sud, occupée par la salle du chapitre, la sacristie et 2 grands dortoirs aux étages. Au XVIIIè s, un grenier séparé des autres bâtiments fut prolongé en direction du grand quartier. Pour relier cette aile le pavillon d’angle est élevé. Cette aile droite abritait la cuisine des malades, l’apothicairerie, et l’infirmerie. A gauche et à droite, la porterie et les grandes écuries voûtées de chaque côté de l’entrée. Enfin, à gauche de l’entrée, en 1723, un bâtiment complète l’ensemble : en bas une boulangerie, à l’étage les appartements « des hôtes de marque », et sur les 2 étages supérieurs la bibliothèque.

    Le dernier abbé Jean de Clermont Tonnerre donnera au palais abbatial son aspect actuel en prolongeant le bâtiment jusqu’à la rue.

  • Le Séminaire

    En 1812, l’abbé Brésard vint s’installer à Luxeuil avec 49 élèves de l’école presbytérale de Marast. Une restauration sommaire est engagée, une chapelle est provisoirement installée dans l’ancienne bibliothèque. Le tout est loué à la ville. A peine le séminaire était-il installé que ce fut l’invasion étrangère, lors de la campagne de France en 1814 et 1815, les alliés occupèrent les bâtiments. 

    La paix revenue, il faut se remettre au travail. La question de la propriété sera réglée par l’ordonnance royale de 1815 qui attribuait au séminaire les anciens bâtiments des bénédictins.

    Au XIXè s, ce fut la construction de la chapelle à l’emplacement des greniers. Détruite par un
    incendie en 1880, elle est reconstruite en 1882 par M. Vallanchon, supérieur qui réalisa aussi la construction du préau couvert (péristyle.)

    Le XXès est marqué par une recrudescence de la politique anti-cléricale . Va-t-on vers une mise en vente ? Le Père Vallanchon ne perdit pas espoir : une souscription est lancée à laquelle répondirent très généreusement le clergé, les Anciens élèves et amis du séminaire, les catholiques du diocèse… Luxeuil fut racheté et put continuer son œuvre.

    La vie de la maison fut encore perturbée au cours des 2 guerres mondiales. Les bâtiments deviennent hôpital militaire. En Juin 1940 et 1944 les troupes allemandes s’y installent . Puis ce fut la libération.

    Depuis cette époque le petit séminaire retrouve sa prospérité et sa réputation dans la région. A partir de 1980, avec l’aide de l’association des « Amis de Saint Colomban » de grands travaux furent entrepris pour rendre la maison plus accueillante : salle des Princes, salle du chapitre, des chambres individuelles confortables remplacent les grands dortoirs …

    Le passage en école catholique marquera une nouvelle page : en effet, l’identité séminaire ne correspondant plus à la demande, le petit séminaire deviendra collège catholique, mixte. Un centre pastoral occupera une partie des locaux à partir de 1989 pour des activités diverses : conférences, accueil de groupes spirituels et culturels… 

    Nous sommes les héritiers de cette longue lignée de religieux et laïcs qui ont fait vivre
    cette maison. Saint Colomban avait voulu faire de ce lieu un centre spirituel et intellectuel.
    Aujourd’hui sous de formes différentes, en réponse aux besoins de notre temps, nous y sommes fidèles.

  • Dans la tourmente révolutionnaire

    Pendant la révolution, les bâtiments vont souffrir de pillages, mutilations. Les paysans veulent détruire les derniers vestiges de la féodalité. Le 21 juillet, ils envahissent le monastère, pillent les appartements, brûlent les archives et les chartes qui établissaient les privilèges. En Novembre 1789, l’assemblée nationale vote la nationalisation des biens du clergé. Les biens fonciers de l’abbaye sur le territoire de Luxeuil sont mis en vente. La ville achète le palais abbatial et le cloître. Bientôt la persécution religieuse se déchaine et à la fin de 1792, l’abbaye a cessé d’exister. Les bâtiments furent affectés à des usages publics ;
    L’église est transformée en magasin à fourrage, les habitations en hôpital militaire.

    L’église rachetée par la commune deviendra après le Concordat église paroissiale. La paix revenue, le conseil municipal désirait faire de Luxeuil une sous-préfecture, mais il n’en fut rien.